C’était l’intellectuel du groupe. Avec ses deux neurones, il les surpassait tous, et de loin. Bassiste fou, il pouvait jouer jusqu’à dix notes d’affilée, avant de tomber raide d’inanition et d’éthylisme. Cet homme au dynamisme incertain faisait hurler (de peur) les nombreuses groupies (il y en a parfois eu plus d’une) lorsqu’il retirait pull et marcel. Car il était doté d’un sex-appeal indéniable et d’un goût vestimentaire des plus avancés, mi-Bourvil mi-Dick Rivers.
Mais, son intelligence aidant, et malgré son bac -4, il fut embauché par une prestigieuse boîte de marketing-management. Aussi s’éloigna-t’il du groupe à force de cash flow et de take off. L’idylle ne pouvait continuer. Lorsqu’il adhéra à la CFDT, ce fut le coup de grâce, la rupture définitive : Mimose ne put supporter ce revirement social-traitre et le chassa alors, tel un vil manant.
Depuis, Poireau erre à la dérive, entre les tours glacées de la Défense, à la recherche de ses stocks options envolées.