L’homme qui jouait plus vite que son ombre. Dès les prémices du premier morceau, il laissait tomber son clavier et s’accoudait au comptoir. À défaut du public, tous les barmans le connaissaient.
Les rares moments pendant lesquels Félix était sur scène, il ne pouvait jouer que d’un doigt, incapable qu’il était d’abandonner sa mousse à une atroce solitude. Les brasseurs du monde entier lui sont redevables de cette abnégation à vouloir hisser la consommation de bières dans les Antilles au niveau qu’il est en Alsace.
Depuis son départ pour les îles, la pression n’a plus la même sonorité et Jésus revient la même amertume. Dépités, les Prouters y ont perdu un peu de la chaleur de la Guadeloupe et un acolyte (donc alcoolique) qui faisait foule dans les salles désespérément vides.
Aujourd’hui, Félix a abandonné Carrefour Les Ulis, où la consommation d’alcool a fortement chuté, pour celui des Abymes, où le rayon bière a doublé de volume. Il aurait abandonné le punk pour le zouk, signe qu’il aurait repris le rhum.